En juin 2000, plusieurs centaines de cavaliers se sont donné rendez-vous dans la Vallée de Fergana pour un gigantesque "boskatchi", jeu ancestral et cruel au cours duquel les cavaliers se battent pour une carcasse de mouton. Mais c'est aussi dans cette vallée à la frontière entre l'Ouzbékistan, le Kirghizistan et le Tadjikistan que se trouvent concentrées toutes les tensions: religieuses, ethniques, et sociales, qui risquent de déstabiliser les Républiques musulmanes ex soviétiques de l'Asie Centrale.
C'est aussi cette région qui est le fief du Mouvement Islamiste d'Ouzbékistan, groupement clandestin terroriste, dirigé par Djouma Namanguani, bras droit d'Oussama Ben Laden. Responsable de plusieurs attentats, meurtres et prises d'otages, son but avoué est la création d'un Etat Islamique dans la Vallée de Fergana, destiné à s'étendre sur toute l'Asie Centrale.
Car c'est aussi dans cette région qu'a survécu l'islam le plus fervent de l'ex Union Soviétique et dont la renaissance spectaculaire fait aujourd'hui peur aux gouvernements de l'Asie Centrale et même de la Russie. Partie de la Vallée de Fergana, l'enquête sur le rôle de l'islam et sur les groupuscules "wahhabites" se poursuit au Kirghizistan et jusqu'aux hauts plateaux du Pamir au Tadjikistan par où passent drogues, armes et "combattants de l'islam" venu de camps d'entraînement en Afghanistan.